Les chiffres tombent, implacables : à partir de 2034, les logements classés E au diagnostic de performance énergétique seront bannis du marché locatif. L’étau se resserre, après avoir déjà frappé les biens classés F et G, dont l’éviction a débuté en 2025 et 2028.
Des exceptions subsistent, accordées notamment pour des contraintes techniques ou patrimoniales impossibles à contourner. Les propriétaires, eux, n’ont plus le luxe de l’attentisme : il devient urgent de préparer ces échéances, sous peine de sanctions et de rendements locatifs qui s’effritent. La méthode à adopter dépend largement du classement énergétique et des spécificités du bien en question.
Biens interdits à la location en 2034 : ce que dit la loi sur les DPE F et G
Depuis l’entrée en vigueur de la loi climat résilience, la pression ne fait que croître sur les passoires thermiques. Le calendrier, lui, ne laisse aucune place à l’ambiguïté : d’abord les logements classés G, puis les F, et enfin les E seront écartés du marché locatif. Cette dynamique s’inscrit dans une volonté ferme d’accélérer la transition énergétique et d’en finir avec les logements trop gourmands en énergie.
La réglementation cible sans détour les biens dont la classe énergétique affiche une performance médiocre. Par exemple, un logement classé G, soit la plus mauvaise note, consomme plus de 450 kWh/m²/an. Ce ne sont pas des cas isolés : on compte près de 7 millions de logements concernés en France. Ces biens interdits à la location en 2034 incarnent un défi de taille pour le parc immobilier.
Pour les propriétaires, le constat est clair : ces logements, à terme, ne pourront plus être loués. L’interdiction frappe d’abord les G, puis les F, et finira par atteindre les E. Désormais, la performance énergétique pèse lourd dans la valeur d’un bien immobilier.
Voici les échéances à retenir :
- 2025 : fin de la location pour les logements classés G
- 2028 : extension de l’interdiction aux logements classés F
- 2034 : interdiction pour les logements classés E
Ce dispositif veut inciter les propriétaires à rénover ou à retirer leur bien du marché locatif. Cette refonte du parc locatif impose une vigilance accrue sur chaque diagnostic de performance énergétique.
Quels logements sont concernés par l’interdiction et à quelles dates ?
Les contours de l’interdiction sont désormais très nets. Sont visés les logements dont la classe énergétique est faible, comme l’atteste le DPE. Toute passoire thermique, G en 2025, F en 2028, E en 2034, devra quitter progressivement le marché de la location.
Le calendrier s’étire sur plusieurs années. Dès le 1er janvier 2025, les logements classés G ne pourront plus être loués. Trois ans plus tard, même sanction pour les biens classés F. Enfin, à l’horizon 2034, la classe E sera à son tour concernée.
- 2025 : interdiction de louer les logements G
- 2028 : extension à la classe F
- 2034 : interdiction pour la classe E
L’ensemble du parc locatif est concerné, sans distinction de statut. Les biens détenus en SCI n’ont pas droit à un traitement particulier, tout comme les locations meublées ou nues. À ce jour, la location saisonnière type meublé touristique reste en marge, mais rien n’exclut un durcissement futur.
L’objectif affiché ? Contraindre à la rénovation des passoires thermiques logements. Le diagnostic de performance énergétique devient un passage obligé pour tout propriétaire qui souhaite garder son bien sur le marché. Plus que jamais, surveillez de près la classe énergétique de votre logement.
Propriétaires : comment anticiper les sanctions et sécuriser la location de votre bien ?
La perspective d’une interdiction location DPE inquiète de nombreux propriétaires bailleurs. Pour s’en prémunir, il convient de commencer par un audit énergétique précis de chaque bien. Cet outil vous permet d’anticiper le passage dans la catégorie logement passoire thermique. C’est le diagnostic de performance énergétique qui détermine si votre bien reste éligible à la location.
Un mauvais DPE, et c’est la double peine : blocage des loyers, voire interdiction pure et simple de louer. Les contrôles se multiplient, les sanctions aussi : amendes, obligation de réaliser des travaux, restitution des loyers perçus. Les conséquences financières dépassent largement une simple perte de rendement.
Pour sécuriser votre location, concentrez-vous sur les points clés de consommation d’énergie primaire : isolation, chauffage, ventilation. Un logement performant sur ces critères préservera sa valeur et sa capacité à être loué, même après 2034. Adoptez une démarche structurée :
- Faites réaliser un audit énergétique détaillé
- Programmez les travaux prioritaires (isolation, changement du système de chauffage, ventilation efficace)
- Gardez précieusement tous les justificatifs : devis, factures, attestations de conformité
La vigilance s’impose à tous les bailleurs, qu’il s’agisse de locations meublées ou nues. Respecter le diagnostic performance, c’est protéger aussi bien votre investissement que la pérennité de votre mise en location.
Rénovation énergétique : solutions, aides et ressources pour réussir la mise aux normes
Le chantier de la rénovation énergétique s’ouvre à tous ceux qui veulent échapper à l’interdiction de location des biens classés F et G à partir de 2034. Pour sortir un logement du statut de passoire thermique, commencez par l’isolation des murs, toitures et planchers. Ces postes représentent la majorité des pertes de chaleur. Vient ensuite le chauffage : privilégiez la pompe à chaleur ou une chaudière à condensation, bien plus performantes que les installations anciennes au fioul ou au gaz. Investir dans l’enveloppe et la production de chaleur, c’est réduire durablement la consommation et améliorer la classe énergétique du bien.
Côté financement, plusieurs dispositifs sont là pour limiter la dépense. Voici les principales aides accessibles :
- MaPrimeRénov : destinée aux foyers modestes et intermédiaires, elle prend en charge une part importante des travaux de rénovation énergétique
- Certificats d’économies d’énergie (CEE) : accessibles à tous, sans condition de ressources, ils complètent l’aide de l’État
- Travaux réalisés par un artisan RGE (Reconnu garant de l’environnement) : indispensable pour bénéficier des aides
- Éco-prêt à taux zéro et TVA réduite à 5,5 % : pour alléger la facture des travaux
- Aides locales : certaines collectivités proposent des coups de pouce financiers selon la localisation du bien
L’Ademe met à disposition des guides pour prioriser les interventions, estimer les gains d’économies d’énergie et anticiper la valeur verte du logement rénové. Misez sur les ressources officielles et les simulateurs publics pour bâtir un plan de financement solide. Une expertise indépendante reste un gage de succès sur le long terme.
Le compte à rebours a commencé : pour chaque logement, il s’agit désormais de choisir entre la rénovation et la sortie du marché locatif. Le paysage immobilier s’apprête à changer de visage, à chacun de ne pas rater le virage.


